Bob Marley by de Tonnac Jean-Philippe

Auteur:de Tonnac,Jean-Philippe [de Tonnac,Jean-Philippe]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Biographie Musicale
ISBN: 9782072414237
Google: SF3vHbbHn6QC
Éditeur: Editions Gallimard
Publié: 2012-10-23T22:00:00+00:00

* * *

1. Rita a connu un joli succès avec « Pied Piper », et les Wailing Wailers avec « Who Feels It » et « Dancing Shoes ».

2. Lloyd Bradley, Bass Culture. Quand le reggae était roi, op. cit.

3. Ibid.

4. Ibid.

5. Hélène Lee, Le Premier Rasta, op. cit.

6. Stephen Davis, op. cit.

7. Ibid.

8. Salomon, le grand ancêtre de l’empereur d’Éthiopie,

« Do the Reggay »

Peut-être avons-nous désormais tourné une page. L’enfant de la paroisse de St. Ann, distant, hermétique, un peu rude mais pas trop, descendu dans le ghetto et ayant appris avec les autres la musique, c’est-à-dire comment glisser sa tête et son buste dans la bouée de sauvetage, qui s’est fait remarquer, qui a vendu quelques disques, qui s’est fait appeler Tuff Gong mais qui reste une âme tendrissime, entame maintenant une sorte de chemin de croix. Le symbole de la croix n’est pas des mieux choisis s’agissant d’un homme qui ne croit pas à la mort, et pour qui les enfants de Dieu ne finissent pas cloués au poteau de couleur. Mais chemin de croix tout de même dans le sens où, à partir de la rencontre avec Johnny Nash et Danny Sims, on a bien l’impression que Bob Marley ne s’appartient plus, qu’il est en mission et qu’il y a, dès les premières lignes de ce second chapitre de sa vie, un parfum d’inéluctable. Peut-être facile à dire une fois qu’on connaît la fin de l’histoire, mais tout de même. Marley, Sims & Nash, un peu comme le Crosby, Stills & Nash, le fameux rock trio de la fin des années 1960. Alors allons-y pour les présentations. Le chanteur Johnny Nash et son compatriote, le « producteur, promoteur, éditeur de chansons, organisateur de concerts, manager, et propriétaire de labels en Amérique, en Jamaïque et en Europe1 », qui débarquent en 1965 à Kingston, ne sont évidemment pas des bleus. Leur rencontre s’est scellée au Sapphire’s, un restaurant de soul-food que Sims, d’abord footballeur, a ouvert à Times Square, Manhattan, et qui reçoit l’élite des artistes noirs comme Sammy Davis Jr., Ossie Davis, Harry Belafonte, Sidney Poitier et un tout jeune chanteur de gospel qui s’est acquis une petite gloire grâce à ses passages répétés à la télévision américaine, chose trop parfaitement rare pour ne pas être notée.

Johnny Nash (c’est lui) a donc fait carrière, ayant déjà enregistré cinq albums pour ABC-Paramount, interprété quelques rôles au cinéma, mais s’est retrouvé dans un sacré cercle vicieux du fait d’avoir été consacré exclusivement par le public blanc et de ne pouvoir tirer aucun avantage de cette puissante lame de fond qu’incarne l’irrésistible mouvement du Black Power. L’amitié entre les deux hommes et le sentiment qu’ils vont pouvoir faire mieux ensemble que ce que chacun faisait dans son coin sont immédiats. Sims découvre grâce à Nash l’univers de la scène new-yorkaise et réinvestit son argent dans la création d’abord d’une société (International Attractions), devenue en l’espace de quelques années le plus gros promoteur de spectacles de la Caraïbe, preuve que

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